UNLIKE

Exposition imaginée par Thomas Cheneseau, qui présente la question des réseaux sociaux et de l’identité numérique sous l’angle du détournement artistique. Cet évènement réunit et explore pour la première fois des oeuvres d’artistes internationaux qui s’approprient Facebook en détournant, déroutant, jouant, banalisant l’outil premier à travers différentes créations (installations, environnements 3D, expérimentations sonore, clips musicaux, livre, peinture, sites Internet et plug-in pour navigateur).

Chapelle des Augustins
6, rue Sainte-Catherine
86 034 Poitiers cedex
Du 2 au 26 Février 2016

Commissaire de l’exposition et direction artistique: Thomas Cheneseau
Production: Espace Mendès France de Poitiers avec le support du Réseau Canopé et de la DRAC Nouvelle Aquitaine

Artistes invités

César Escudero Andaluz (Linz) Erica Lapadat-Janzen (Vancouver) Anthony Antonellis (New York) Grégory Chatonsky (Paris) Raphaël Isdant (Paris) Felipe Rivas San Martin (Santiago du Chili) Carrie Gates (Saskatoon) Benjamin Grosser (Chicago) Antonin Laval (Sarlat) Kaja Cxzy Andersen (Brooklyn) Clift N. Anthony aka Bored Lord (Memphis) Milo Reinhardt & Conan Lai (Montréal) Jonas Lund (Amsterdam)

Manifeste de l’exposition Unlike

Bashing sur Facebook. Il est temps de montrer du doigt celui qui a imposé le « like » comme seule posture enthousiaste de notre société. Applaudissement virtuel obligé, le pouce en l’air nous confisque le pouvoir de dire NON. Et, lorsqu’un artiste comme Thomas Cheneseau, qui scrute et sculpte les réseaux sociaux, imagine un dispositif d’exposition pour conjuguer le médium Facebook : JE like, TU likes … UNLIKE ! Cheneseau convoque sa génération pour disserter sur l’identité numérique, autour d’une exposition manifeste.

Nouveau Médium

Dans notre monde expressiviste,réticulé à l’extrême qui se globalise à coup de libéralisation digital, il est grand temps de proposer un nouveau protocole numérique pour refondre le web comme objet social mondialisé. Au centre de cette mutation post internet Facebook n’est plus dorénavant qu’une image de la nature web. Et les artistes que réunit UNLIKE sont les voix (voies) à suivre pour affronter la disruption technologique contemporaine. A Poitiers ils sont 14 à imaginer 13 façons de se forger une identité numérique à part en détournant, déroutant, jouant, phagocytant, banalisant, manipulant le réseau social. Résultat, ils en font un médium de plus, adoptant la posture du sculpteur face à une nouvelle matière à modeler, un land art post digital.

Expérience

Trente ans après les Immatériaux,et ses expériences (télématiques, scénographiques, médiatrices, interactives, immersives, philosophioques…) de méta exposition, UNLIKE montre l’immatérielle matière du réseau à l’œuvre à travers une vraie proposition plastique et artistique. Chacun des artistes internationaux d’UNLIKE démontre qu’aujourd’hui l’enjeu n’est plus d’exposer sur internet mais exposer le réseau. Et Thomas Cheneseau signe ce manifeste d’exposition 3.0 en rassemblant ici ces flux mondialisés dans une chapelle du 12e siècle : lieu à vivre, à flâner, à voir, à écouter, à communiquer et à méditer ; il crée une réponse à la dystopie d’une vie algorithmique où le code serait œuvre. Il pose l’équation entre création (artistique, esthétique) et pouvoir (médiatique, pédagogique). Une critique magnifiée par une monstration au sein même d’un dispositif rétentionnel ancestral (une chapelle), architecture d’un pouvoir religieux (même désacralisé) qui a jadis servi, comme Facebook aujourd’hui, à contrôler les traces sociales, physiques et spirituelles. Cheneseau et ses amis réalisent ainsi une œuvre-réseau, une œuvre ouverte qui nous offre une nouvelle expérience à la fois esthétique et humaine. Une exposition où l’on peut à nouveau s’investir avec foi dans l’Œuvre.

Seconde Nature

L’habitude est une seconde nature ! écrivait Saint Augustin. En accueillant UNLIKE, sur les traces de son saint patron, la chapelle des Augustins de Poitiers nous enseigne une nouvelle attention à tenir face notre usage « par habitude » des réseaux sociaux. Et si UNLIKE, rêvée comme expérience spatio temporelle noétique, se vit comme une promenade réflexive entre nos deux écosystèmes (le réel et le digital), cette exposition propose à chaque artiste associé de revendiquer le droit « d’Unliker » et surtout à chaque œuvre d’UNLIKE de se revendiquer comme une part de la nouvelle identité du réseau : celle d’Objet Sacré d’Art Contemporain, à conjuguer au quotidien.

Par Jean Jacques Gay –  2016

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