AXES
1) ÉCOLOGIE MATÉRIELLE : RESSOURCES, RISQUES ET ALTERNATIVES
L’écologie matérielle concerne plusieurs aspects propres aux pratiques de design, qu’elles soient des pratiques de design produit ou des pratiques de design graphique. Elle met en relation l’exploitation des ressources, la dépense d’énergie, le stockage et les déchets produits par l’ensemble du cycle de vie des produits comme des flux de données. La perception du risque écologique a transformé les méthodes de conception et de production, tout comme elle implique une nouvelle manière d’interroger les usages en incitant à élaborer des alternatives ; elle appelle aussi une interrogation sur les modes de représentation du risque pour le designer et pour l’usager.
– produits : extraction et transformation des ressources (terres rares, métaux précieux, plastiques) ; énergie d’alimentation et de stockage pour l’utilisation ; stockage des données ; traitement et élimination des déchets.
– infrastructures : réseaux électriques, optiques, hertziens et satellitaires pour le transport d’énergie et de données ; data centers et climatisation
– méthodes : écoconception ; écomatériaux ; recyclage ; économie circulaire ; Technologies Numériques de l’Information et de la Communication « vertes »
2) ÉCOLOGIE PSYCHIQUE : CAPTURE DE L’ESPRIT ET DESIGN DU SAVOIR
L’écologie psychique concerne l’effet du numérique sur les esprits humains, lequel transforme la perception, l’apprentissage, l’attention, la connaissance, mais aussi l’identité et la présence, donc l’ensemble de la personnalité des individus comme des groupes. Le design graphique est particulièrement impliqué dans ses problématiques par la conception des interfaces, par le design d’information et la visualisation de données, par les usages interactifs et transmédiaux des interfaces, par les nouveaux modes éditoriaux.
– perception : interaction entre numérique et sensibilité (synaptogenèse et organogenèse); perception instrumentée ; perception augmentée (VR)
– apprentissage : image et langage ; simulation ; supports interactifs d’apprentissage ; serious games
– attention : attention profonde et hyperstimulation affective ; économie vs écologie de l’attention ; exploitation du désir (playbor)
– connaissance : signal, information, connaissance ; design informationnel ; lecture analogique vs lecture numérique ; machines à lire, à traduire, à interpréter ; automates algorithmiques ; hypertextualité ; hypericonicité ; participation ; connaissance contributive (wiki)
– identité : traçabilité des comportements off line et on line ; externalisation de l’identité (identité déclarée, agissante et calculée) ; identités multiples (avatars, hétéronymat, vol d’identité)
– présence : mobilité et présence ubiquitaire
3) ÉCOLOGIE SOCIALE : TRANSFORMATIONS DE L’IDENTITÉ ET DES ÉCHANGES
L’écologie sociale concerne la transformation des relations interindividuelles et les nouveaux modes d’insertion, de référencement, d’appartenance, d’amitié et d’échange engendrés par la nouvelle socialité numérique. Il est autant question des nouvelles formes de rencontre, d’alliance, d’appariement, de dialogue, de collaboration que des nouvelles formes de contrôle, de dissociation, d’affrontement, d’exclusion et d’isolement ou encore des nouvelles formes de travail et d’économie.
– performance sociale et réseaux sociaux numériques
– marketing des communautés (community management)
– participation et création collective
– économie de l’attention et contrôle des communautés
– travail du consommateur ; free labor
– économies alternatives : économie circulaire ; économie de la fonctionnalité ; économie conviviale ; économie contributive ; économie du don et du troc
4) ÉCOLOGIE POLITIQUE : NOUVELLES FORMES D’EXPLOITATION ET DE LUTTE
L’écologie politique examine les nouvelles formes d’exploitation et de lutte issues de la réticulation numérique des savoirs et des motivations permises par le web et les réseaux sociaux. Plus précisément, elle concerne autant la réactivation des utopies socialistes et communautaires historiques que les nouvelles formes de transfert de la production et de la responsabilité aux consommateurs, ou encore les enjeux temporels et spatiaux des luttes entre off line et on line.
– mondialisation des théories critiques (post-colonial, post-féministe, post-partisan)
– nouveaux militantismes
– réappropriation des données personnelles (Louise Merzeau)
– contrôle (Yann Moulier-Boutang)
– travail gratuit
– gouvernementalité algorithmique (Rouvroy)
– démocratie et Internet (Cardon)
– éthique : biocentrisme, écocentrisme, déontologie
COMITÉ SCIENTIFIQUE
Jacqueline Febvre (Directrice de l’ÉSAD Orléans), Ludovic Duhem (Philosophe, Responsable de la recherche – ÉSAD Orléans), Emmanuel Cyriaque (Éditeur, Coordinateur DVG – ÉSAD Orléans), Gunther Ludwig (Historien de l’art, ÉSAD Orléans), Caroline Kassimo-Zahnd (Designer multimedia, ÉSAD Orléans), Franck Cormerais (Université de Bordeaux-Montaigne III), Fabrice Flipo (Institut Mines-Telecom)
PROGRAMME
JEUDI 9 Novembre
Lieu : Centre International Universitaire pour la Recherche (Hôtel Dupaloup, salle de Lecture)
MATIN
9h – Accueil (café)
9h30 – Mot de bienvenue de Jacqueline FEBVRE